Accueillir ses émotions est un puissant outil de bien-être selon moi. Pourtant, il peut être difficile de le faire, surtout lorsque nos routines sont bouleversées. Il y a quelques semaines, j'ai eu une expérience qui m'a permis de mieux comprendre l'importance de l'introspection et du self-care. Voici ce que j'ai appris et comment j'ai transformé une période de désespoir en une voie vers une meilleure compréhension de moi-même.
Il y a quelques semaines, j'étais en congé, l'occasion d'aller dans le sud de la France voir ma famille. Les vacances sont sûrement le moment préféré de nombreuses personnes. Iels ont le temps de se décontracter, de prendre le temps et de savourer chaque instant.
Pour ma part, c'est un peu tout l'inverse. Je sors de ma zone de confort, de mes routines qui me font du bien et "se décontracter" est synonyme de ne pas "faire mes to-do". Or mes "to-do" me permettent de me valider et d'être fière de moi. Je suis carrément plus dans le "je m'aime de façon conditionnelle en fonction de ce que je fais" plutôt que de "m'aimer de façon inconditionnelle", ça te parle ? 😅
La réalité des vacances
Les vacances me permettent en général de faire beaucoup d'introspection. Pendant ces dernières, alors que j'aurais préféré "profiter de la mer et ne pas me prendre la tête", je suis repassée par une émotion assez atroce de désespoir.
Si je vais plus loin afin d'essayer de décortiquer cette émotion, je me rends compte que je vis avec une croyance limitante que non seulement je suis défaillante, mais également que je suis nulle et pas capable de me débrouiller seule. L'envie d'être validée extérieurement pour ne pas faire face à ces émotions aussi désagréables fut très tentante.
Introspection et découverte
Finalement, j'ai opté pour une autre solution :
1. Acheter dans une librairie le livre "La Méthode - Change ma vie" de Clotilde Dusoulier (après avoir écouté bon nombre de ses épisodes du podcast Change Ma Vie) ;
2. Partir en voyage seule pour la journée
Malgré l'envie ultime de pleurer dans le train et la sensation que cette émotion de désespoir allait persister toute ma vie, je me disais en boucle :
"Les émotions sont temporaires et inoffensives. Tu peux te débrouiller seule. Toi seule peut te sortir de cet état-là. Pleure si tu en ressens le besoin. Mais tu n'as pas besoin d'être validée extérieurement afin de te sentir mieux."
Finalement, le livre "Change ma vie" changea en effet ma vie...
L'importance de l'auto-dialogue
Dans un premier temps, ce dernier m'a permis de me rendre compte qu'en effet j'avais grandement changé ma vie ces dernières années : en termes d'hygiène de vie, de mes relations interpersonnelles, d'utilisation de la communication non violente et de plein de choses !
Mais pas de la manière dont je me parlais à moi. De mon discours intérieur. Je me suis rendue compte que j'avais tendance à me parler comme de la m**, comme un.e manager.euse malveillant.e parlerait à son.sa adjoint.e.
Est-ce que c'est utile ? Pas du tout ! Est-ce que l'intransigeance et la dureté sont indispensables pour progresser ? Clairement pas ! Est-ce que si je me félicite, je vais me reposer sur mes lauriers ? C'est tout l'inverse ! Est-ce que être fier.e de soi veut dire être arrogant.e ? NON !
J'ai donc décidé que j'allais désormais désamorcer au maximum mes pensées et prendre le temps de me féliciter et m'encourager comme un super soutien plutôt que d'agir comme un.e militaire envers moi-même 😊
Les 6 étapes de l'accueil des émotions
De plus, Clotilde partage dans son livre les 6 étapes de l'accueil d'une émotion. Les voici :
Comment est-ce que je me sens et pourquoi ? (Exemple : "Je me sens super mal, c'est comme la fin du monde, je me sens seule et abandonnée, jamais la vie n'ira mieux. Je n'arriverai jamais à être bien en couple, vaut mieux que je reste seule.")
Quel est le mot que je pourrais mettre sur cette émotion ? (Exemple : Le désespoir.)
Comment est-ce que je peux décrire le ressenti physique de cette émotion ? (Exemple : "Crispée au niveau du plexus solaire et de la gorge, ce qui provoque une douleur, difficulté à respirer.")
Qu'est-ce que je me dis à propos de cette émotion ? (Exemple : "Tu vas encore mal Fio, c'est pas possible. T'es vraiment une meuf déprimée hein, tu peux pas t'empêcher d'aller mal ? Non mais allez quoi ! Fais un effort et va juste bien un peu ! En plus, il fait beau et tout ! C'est pas compliqué. T'es vraiment compliquée comme meuf hein.")
Quel est le réconfort physique que je peux m'apporter dans cette émotion ? (Exemple : "Pleurer, méditer, respirer, me faire un câlin, me cajoler, me faire des doudouces.")
Quel est le réconfort verbal que je peux m'apporter dans cette émotion ? (Exemple : "Courage ma toute belle, je sais que tu fais de ton mieux. Cette émotion a le droit d'être présente, elle a le droit à toute sa place ici ! C'est ok. Tu es parfaite comme tu es, tu fais de ton mieux. C'est pas grave, tu as le droit d'aller mal. Et tu es entièrement suffisante, tu n'as pas besoin de quelqu'un pour aller bien. À part toi-même.")
Un autre exemple personnel
Je me rappellerai toujours de ce jour où j’étais chez mon frère pendant quelques jours de vacances à Antibes il y a de nombreux mois.
Je me réveille un matin et je me sens désespérée. Je ne comprends pas et je FAIS tout ce que je peux en termes d’outils pour aller mieux :
Yoga
Étirements
Méditation
Journaling
Rien ne fonctionne… Mon frère dort encore et je décide d’aller marcher au bord de la mer. Il fait beau, je suis en vacances, et je me sens au plus mal. Je tente de marcher en pleine conscience, mais rien n’y fait : je culpabilise et je me demande en boucle : « Mais pourquoi tu vas mal ? Tu as tout pour être bien ! T’es vraiment une incapable, hein, pourrie gâtée. »
Finalement, après un trop plein car j’attendais dans une file pour acheter un café et qu’il y avait trop de bruits, j’explose en larmes sur un banc. Je me moque qu’on me regarde, j’ai juste besoin d’évacuer, tout sort tout seul. Et je me dis : "Oh que c’est dur."
En fait, enfin, plutôt que d’être dans le faire et de me persuader que tout va bien, je m’écoute, je me cajole et je me soutiens. Dix minutes plus tard et beaucoup de larmes évacuées, je me sentais déjà libérée et je décidai de ne plus jamais me forcer à aller bien tout le temps.
La vie, ce n’est pas être heureuse tout le temps. La vie, ce ne sont pas des émotions agréables en permanence. Les émotions sont là pour être entendues et écoutées et ont toujours un message à nous faire passer.
Conclusion
J'espère que ces étapes pourront t'être utiles également🌞. La vie est faite de hauts et de bas, et accueillir ses émotions avec bienveillance est un véritable outil de bien-être.
N'hésite pas à partager tes propres expériences et à essayer ces méthodes !
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