Détester la solitude, mais la subir continuellement
J’ai été diagnostiquée borderline en 2022. Enfin !, ai-je envie de dire. Car je savais depuis longtemps que j’avais un gros problème dans mes relations interpersonnelles.
Oscillation entre idéalisation de gens, déception intense quand ils s’avèrent ne pas être à la hauteur de mes attentes, sentiment d’abandon récurrent lorsque des personnes sortaient de ma vie, même s’il s’agissait de personnes néfastes pour ma santé mentale…
Mon plus gros choc a été d’être délaissée par toutes et tous à la suite de mon diagnostic de TPB. On me l’a annoncé en juillet, en octobre tous mes « ami.es » (et mon mec de l’époque) m’ont tourné le dos. Leur excuse ? « Tu es trop difficile à gérer. » C’est vrai que j’ai une tendance à l’auto-sabotage dans mes relations amicales et amoureuses, mais la première à en souffrir, généralement, c’est moi.
Je pense que le diagnostic fait peur, que les gens ne se sentent pas à l’aise d’être proche d’une personne atteinte d’un trouble psy parce que les clichés ont encore la peau dure. Se retrouver seule dans un pareil moment de détresse m’a traumatisée encore plus. J’ai toujours mes amis d’enfance, heureusement, mais les nouveaux ami.e.s que je rencontre, je ne leur parle pas de mon trouble, à moins d’en être obligée. Ça m’attriste, car il faut briser le tabou, et j’aimerais pouvoir le faire, mais le prix à payer est trop cher.
Je ne supporte pas la solitude. Elle est trop risquée pour moi en tant que borderline.
Nadège