Des enfers vers la lumière
Hello, je suis étudiante en thèse en écologie. J'ai eu une vie très riche malgré mes 26 ans. C'est pourquoi je voudrais vous raconter mon histoire et vous redonner un peu d'espoir !
Comme beaucoup de gosses, mes ennuis ont commencé lorsque mes parents se sont séparés. Ma mère a quitté mon père pour une femme, et nous a emmenées avec elle, ma petite sœur et moi. Au collège, je me suis faite harceler pendant deux ans et subi des vagues d'homophobie. Ma mère refusait catégoriquement d'écouter "mes histoires d'enfant" et de légitimer mes émotions car pour elle j'étais faible. C'est ainsi que mon trouble s'est installé...
Dès que j'ai pu partir de la maison, je suis allée faire mes études ailleurs. J'ai rencontré mon premier petit ami avec qui je suis restée 3 ans. C'est là que les premières "spirales" sont apparues. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, ce n'est que bien plus tard que mon trouble de l'attachement serait diagnostiqué. J'ai commencé à voir des psychologues qui m'ont juste indiqué que j'étais hypersensible. J'ai commencé à soulager mes crises d'angoisse avec des antidouleurs et l'alcool… A cause de ma dépression, on s’est séparé avec mon petit ami.
Puis en master, j'ai rencontré Taher avec qui j'ai eu une relation très intense. Mes crises se sont empirées, surtout lorsque j'ai commencé à avoir un petit boulot. Je me dégoûtais, je ne me sentais plus à sa hauteur. Et un soir d'hiver, ce qui devait arriver arriva. J'ai bu une bouteille de rhum sur un rond-point, pieds nus, et je me suis effondrée dans la rue.
Pour aller mieux, je me suis dit qu'il fallait que je change de travail. Je suis partie en thèse, à l'autre bout du monde. Il m'a encouragée à le faire mais il voulait être en couple libre pour qu'on reste ensemble à distance. J'étais prête à tout sacrifier pour lui.
J'ai beaucoup souffert de cette relation libre car je me sentais coupable de ne pas supporter la solitude. On a fini par se séparer, alors que je voulais rester à ses côtés pour la vie. Peu de temps après, un ami proche m'a agressée sexuellement et harcelée au travail. J'ai commencé à avoir des comportements sexuels à risque, à travailler la nuit sur ma thèse, jusqu'à ce que je craque et que je fasse un burn-out un an plus tard.
C'est là que j’ai enfin été prise en charge de façon sérieuse par la psychologue du travail, puis par des psychiatres. Après toutes ces péripéties, enfin un traitement pour m'aider avec mes traumatismes et ma dépression pour continuer ma thèse. J'ai enfin été diagnostiquée borderline ce qui me permettra d'avoir accès à d'autres thérapies. Je suis en relation avec Quentin, avec qui le dialogue est toujours ouvert et qui ne me fait JAMAIS culpabiliser pour ce que je ressens. Il m'arrive encore de me faire du mal et d’angoisser, mais j'ai bientôt tous les outils pour apprendre à vivre avec mon trouble.
Si vous devez retenir une chose de mon histoire, c'est que le moment le plus sombre de votre vie pourrait bien être la meilleure chose qui ne vous soit jamais arrivée.
Lora