Lune de miel et puis après plus rien
Je pense être borderline en me reconnaissant à travers ces témoignages, pourtant je me sens illégitime à revendiquer cette identification.
Les mots qui m'ont particulièrement marqué sont "la monstrueuse et la parfaite" de @Voyageuseaunaturel. J'aimerais obtenir un diagnostic, un mot pour me définir, mais on me le refuse pour éviter de me catégoriser. Mon chaos est étrangement réconfortant, mais je désire un océan de calme. Sans étiquette pour me définir, je suis coincée entre deux mondes.
Ma vie est une montagne russe émotionnelle, et je ne sais pas comment gérer cela, voire même si j'ai envie de le gérer. Je suis le genre de personne qui, un jour, se délecte à surfer sur de belles vagues (des projets créatifs, des projets professionnels, des envies de... etc.), redessinant complètement son avenir, pour ensuite s'écraser le lendemain. Je suis très "lune de miel", attirée par le beau, l'intense, mais aussi par la collision avec un mur, semble-t-il. J'ai souvent l'impression que mon cerveau baigne dans de l'acide, et que seule l'adrénaline et le danger peuvent me faire oublier mes pensées.
Une des pires choses qui me soit arrivée ces derniers mois, c'est que ma personne préférée (du moins dans mon esprit) soit tombée de son piédestal, plongeant ma vie dans le néant. Je suis tiraillée entre l'idée de m'ouvrir au monde, de croquer la vie à pleines dents, de souffrir, de faire souffrir, ou de continuer à me protéger en me renfermant sur moi-même de la pire des façons.
Je suis bloquée, incapable d'avancer. Je suis abonnée à quelques comptes sur Instagram, mais je me demande si cela est légitime. Est-ce que j'ai le droit de m'identifier ainsi ? Est-ce acceptable de le faire sans avoir de mots pour me définir ? J'ai l'impression que sans ces mots, je ne suis rien et que je ne pourrai pas progresser, car je ne sais pas contre quoi me battre. Mon psy me dit souvent que ma façon d'être est quelque chose qu'il faut préserver, mais parfois, j'ai juste envie de me sentir normale et ordinaire, avant d'oublier à quel point cette vie pourrait être ennuyeuse pour moi. Parce qu'encore une fois, j'apprécie mon chaos. Mais jusqu'où ?
Parfois, je me dis que je devrais me prendre un mur pour apprendre à me réguler, mais ensuite, je pense que même si je m'en prends un, deux ou trois, je continuerai, car le moment précédant la collision est toujours le meilleur des mondes.
Voilà, bienvenue dans ma tête.
Martey