Ma vie, un enfer depuis toujours
Aujourd'hui, j'ai 27 ans. Ma vie a été complexe dès le début.
Mon père biologique m'a abandonnée à la naissance, et j'ai découvert cette vérité à l'âge de 10 ans, ma mère me l'ayant cachée en me laissant croire que mon beau-père était mon père.
J'ai été élevée par mes grands-parents maternels jusqu'à l'âge de 3 ans. À 12 ans, je suis devenue en quelque sorte la mère de ma sœur et de mes deux frères. À 16 ans, j'ai vécu l'enfer et j'ai été placée en centre pour jeunes jusqu'à mes 18 ans, période où j'ai fait ma première tentative de suicide. Ma vie a ensuite été chaotique, et je n'ai jamais vraiment connu le bonheur.
Je passais par toutes sortes d'émotions, surtout la colère et la tristesse. La période de la Covid-19 a compliqué les choses, et je suis retournée vivre chez ma mère. Je suis tombée dans une profonde dépression, j'ai quitté mon emploi, et en février 2021, j'ai commencé à consulter une psychologue. Le diagnostic était une dépression sévère, mais ma thérapeute pensait qu'il y avait autre chose en dessous.
En novembre 2022, j'ai consulté un psychiatre qui m'a diagnostiqué un trouble de l'humeur et un trouble borderline. Ce diagnostic a été très difficile à accepter, même si au fond de moi je le pressentais déjà grâce à ma psychologue. J'ai fait une deuxième tentative de suicide. La dépendance affective est l'un de mes plus gros problèmes, accompagné des crises de colère et des comportements à risque répétés.
En février 2023, j'ai craqué, j'ai tout abandonné : les traitements et le suivi psychologique. J'ai fait une troisième et une quatrième tentative de suicide. La proximité avec ma thérapeute m'a fait énormément souffrir, et j'avais l'impression que personne dans mon entourage ne comprenait ce que je vivais.
Même si cela fait plus d'un an que je sais que j'ai ce trouble, je n'arrive toujours pas à l'accepter. Je déteste ce sentiment de vide constant.
En octobre 2023, j'ai enfin repris les séances, et cela commence à aller mieux, mais ce vide et ce mal-être sont toujours présents. Je lutte chaque jour pour ne pas mettre fin à mes jours. Le trouble est très difficile à gérer, et il détruit ma vie.
Les montagnes russes émotionnelles sont épuisantes. Je me replie sur moi-même. Mais ma thérapeute m'aide énormément, et j'espère m'en sortir.
Rachelle