Psy et borderline
J'ai été diagnostiquée du trouble borderline en décembre 2023. Ça faisait plusieurs années que je me posais la question sur la présence de ce trouble chez moi, car, en tant que psychologue, il était difficile de passer à côté de certains signes.
J'ai consulté différents psychiatres, qui n'ont jamais voulu poser ce diagnostic car ils ne voulaient pas me mettre une étiquette. Jusqu'à tomber sur LA psychiatre qui n'a pas eu peur de me diagnostiquer, ni de m'expliquer que telle ou telle manifestation était en effet liée à ce trouble.
Pourtant, j'ai eu énormément de mal à l'accepter, alors même que je m'en doutais. Car, en tant que psychologue, je sais à quel point ce trouble est diabolisé, aussi bien par les professionnels que les enseignants à l'université.
On est vu comme des manipulateurs, des pervers, des personnes qui utilisent leurs émotions pour parvenir à leurs fins.
Sauf que c'est loin, très loin d'être la réalité.
Avant d'aller en thérapie (EMDR), j'étais instable émotionnellement, je dissociais énormément, je me mutilais et j'en étais addict (c'est toujours le cas mais j'y travaille ++).
Aujourd'hui, grâce à mes différents thérapeutes et à un traitement qui me sert de béquille, j'arrive à gérer davantage mes émotions, à reconnaître les signes avant-coureurs d'une tempête émotionnelle, à gérer les moments dissociatifs, à gérer mes angoisses, à accepter que c'est ok d'être fatiguée et incapable de quoi que ce soit par moment.
J'ai encore du mal à accepter que je suis psychologue et atteinte du trouble borderline (coucou le syndrome de l'imposteur) mais j'y travaille.
Et aujourd'hui, j'en suis fière, car non seulement cela m'aide dans ma pratique en tant que psychologue, mais aussi j'en fais mon combat.
Je souhaite déstigmatiser les troubles mentaux et tout particulièrement le trouble borderline qui est loin, très loin d'être ce qu'on retrouve dans les films ou parfois dans la littérature.
Clémence