Un combat au quotidien
Cela fait maintenant plus de 6 mois que j’ai été diagnostiquée borderline. Ce trouble s’est déclenché quand mon père m’a mise à la rue à 18 ans.
Pendant 1 an, j’enchaînais les allers-retours en hospice et je pensais en avoir fini avec cette histoire. Ça a été un véritable déchirement pour moi. Je me suis dit que j'étais condamnée, que le cauchemar continuait et que je n’avais pas le droit au bonheur. Pendant plusieurs mois, je m’en suis voulue. Je me punissais dès que j’en avais l’occasion.
Pourtant, aujourd’hui, malgré la difficulté, je me dis que ces émotions sont belles et que je dois plus écouter mon corps. Je me dis que ce trouble est une deuxième partie de moi et que s'il se déclenche, c’est que je ne me suis pas écoutée.
En 8 mois, j’ai beaucoup évolué. Je sais que la communication est importante. Quand le fait d’être entourée de beaucoup de monde m’épuise, je m’isole. Quand j’ai un épuisement mental, je prends du temps pour me reposer. Quand les émotions deviennent trop fortes, je les laisse s’exprimer. Je n’ai plus honte d'avoir un trouble et je regrette presque d'avoir eu honte un jour.
Ce n’est pas le trouble qui nous empêche d’avancer, c’est nous ! C’est parce que je me suis laissée harceler, mépriser par le monde qui m’entoure que j’en suis là aujourd’hui. Mais c’est du passé et on ne peut pas le changer. Par contre, on peut changer l’avenir. D'accord, je fais des crises mais je ne suis pas une héroïne ! Il faut que j’apprenne à me pardonner. Je sais que c’est dur mais il ne faut pas avoir peur de faire des crises pour aller mieux.
Karelle.villain