Un parcours du combattant

Je m'appelle Marie, j'ai 37 ans. J'ai toujours été très émotive et hypersensible. E

Enfant, j'avais un caractère bien trempé, souvent renfermée et à l'écart des autres. Je me souviens déjà jouer au caméléon dès l'école primaire. Les premiers symptômes du TPL ont commencé à se manifester vers l'âge de 15 ans. Avant cela, j'avais déjà des troubles du comportement et j'étais très agressive.

Après un décès, j'ai commencé à éprouver des sentiments de dépersonnalisation et de dissociation, accompagnés d'hallucinations visuelles et auditives. C'est à partir de cette période que j'ai également commencé à me mutiler. J'ai également souffert de TOCs et de diverses phobies (sociale, scolaire, agoraphobie par la suite). Les professionnels de la santé peinaient à mettre des mots sur mes symptômes. Ce n'est qu'en 2016, après des suspicions d'autisme et de schizophrénie, que le diagnostic de trouble borderline a été évoqué, du moins partiellement.

Entre 2017, où je suis tombée dans une dépression sévère, et octobre 2022, je me suis efforcée d'enterrer mes symptômes en me plongeant dans l'art, le dessin, la photographie et le théâtre. Ces activités m'ont permis de jouer encore plus le rôle social qui nous est souvent imposé. J'ai également tenté différents parcours professionnels, dont une formation en CAP fleuriste en 2021/2022. En octobre 2022, après un échec professionnel et un épuisement lié à l'effort de me conformer aux autres pour espérer être acceptée, j'ai été contrainte de reconnaître ma maladie et mes symptômes qui sont revenus en force.

Aujourd'hui, j'apprends à vivre avec cette réalité. Le plus difficile est de cohabiter avec les symptômes psychotiques et les hallucinations. Je m'efforce de comprendre cette pathologie et de la faire comprendre aux autres, même si cela reste difficile à expliquer. Je me bats chaque heure, chaque minute, contre tout, en essayant de transformer ces défis en une force.

Je suis bénévole dans une association intra-hospitalière d'un service de psychiatrie où je suis également suivie.

Depuis un an, ma foi m'aide et m'accompagne dans mon combat. Je suis engagée dans le service des funérailles et l'accompagnement des familles en deuil. Être confrontée à leur douleur m'aide à oublier la mienne, et cette mission est tellement enrichissante, elle me permet de "grandir".

Mon autre combat est de trouver un jour un partenaire et de fonder une famille.

J'apprends aussi à reconnaître mes limites, même si ce côté caméléon est toujours présent, malgré moi. Sensibiliser au trouble borderline et à la maladie mentale est une autre de mes missions, toujours avec l'espoir à mes côtés. 🌈🙏🌟

Marieroz