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Vivre avec un TPB et un TDAH

J'ai bientôt 30 ans, mais émotionnellement, j'ai l'impression d'en avoir 10.

Vivre avec un TPB et un TDAH

J'ai été diagnostiqué à 24 ans avec un TPB par plusieurs psychiatres suite à de nombreux séjours en clinique psychiatrique depuis l'âge de 17 ans. Malheureusement, il a fallu plusieurs années pour mettre un mot sur mes maux, et 5 ou 6 hospitalisations. On m'a également soupçonné d'avoir un TDAH. J'ai attendu 4 mois un rendez-vous chez un neurologue qui a aussitôt confirmé le diagnostic, mais pour moi, il confond peut-être avec le TPB.

Je fais partie de ceux qui pensent que le TPB survient généralement après des traumatismes d'enfance. J'ai subi plusieurs traumatismes depuis la naissance, et même dans le ventre de ma mère. Elle était bipolaire (peut-être un TPB aussi), alcoolique, polytoxicomane et SDF. Elle a toujours eu du mal à s'occuper de moi, donc j'ai été élevé par mes grands-parents malgré ses allers-retours et ses promesses. J'en ai énormément souffert jusqu'au jour où je l'ai définitivement perdue : elle s'est donnée la mort quand j'avais 11 ans et demi, un deuil qui pèse encore.

On a appris que mon grand-père, qui m'a donc élevé, était atteint d'Alzheimer, un choc pour ma grand-mère et moi jusqu'à ce qu'il meure à côté de nous d'une crise cardiaque il y a 4 ans, encore un deuil pour nous. J'avais également été abandonnée par mon père à la naissance, puis à mes 19 ans grâce aux recherches, je l'ai retrouvé et j'ai rencontré ses filles, donc mes sœurs. S'en est suivi une relation parfaite, et puis malheureusement en décembre dernier, un grave accident de voiture l'a emporté. Je me retrouve orpheline avec encore une fois la sensation d'être abandonnée par mes parents. Un deuil, encore.

Être abandonnée par ses deux parents malgré l'amour qu'on leur porte, puis les voir partir si jeune, c'est très difficile pour moi, et je pense que vivre un deuil avec un TPB rajoute de la difficulté dans la gestion de ses émotions et donc du deuil, avec le sentiment encore plus d'être abandonnée.

L'annonce du diagnostic pour moi a été un soulagement et un moyen de comprendre pourquoi j'avais plus de mal que la plupart des gens à gérer mes émotions bouillonnantes, de travailler sur moi car je pense que c'est d'autant plus important quand on a ce trouble.

Mais malheureusement, ça ne m'empêche pas de souffrir de crises suicidaires. J'ai beaucoup de TS à mon actif, dont une grave (IMV) où je suis tombée plusieurs jours dans le coma. Il y a peu, j'ai encore fait une TS. Quand je vais mal, j'y pense systématiquement, et j'ai très peur de penser à ça toute ma vie et qu'un jour personne ne m'en empêche ou me sauve.

Mes relations amoureuses et sexuelles sont très instables, malgré moi.

Manou

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